On s'aime, mais se marier…?

Se marier est une décision difficile à prendre pour beaucoup de couples aujourd'hui.
Même installés dans une vie commune, la question du mariage est parfois passée sous silence de peur de se confronter à la question de l'engagement.
Mais quelles sont les étapes vers une prise de décision ? Comment dépasser les peurs, et comprendre la place de la volonté dans l'amour conjugal ?
Quel est le sens et la raison d’être de cet engagement "pour la vie"… ?
Ceux qui accompagnent les couples avant le mariage le remarquent aujourd'hui : le "tout affectif" constitue souvent un obstacle pour faire mûrir sa vie conjugale. Comment distinguer amour et sentiment amoureux ? Aborder les non-dits met-il le couple en danger ou permet-il de prendre mutuellement conscience de la personnalité de l'autre, de ses limites et de ses blessures ? N'y a-t-il pas là une clé pour décider librement de se marier ?
Poser le choix … ?
Le mariage implique un choix libre, une décision. Pour que ce choix soit éclairé, il est bon qu’il soit fait sans contrainte, sans aveuglement. Il est souhaitable aussi de prendre le temps de discerner : temps de réflexion, temps de connaissance plus approfondie de l’autre, de formation sur le couple où le conseil et l’accompagnement peuvent s’avérer précieux.
Comment être sûr qu’avec elle, qu’avec lui, je serai heureux(se) ?
L’expérience montre qu’en ces domaines, il n’est pas toujours facile d’y voir clair. Plus l’affectivité est envahissante, plus on tend à idéaliser l’autre : on ne le voit pas tel qu’il est mais comme on aimerait qu’il soit. Le sentiment a besoin d’être éclairé. Aussi, nous avons besoin de prendre du temps pour connaître l’autre, pour reconnaître que nous sommes faits l’un pour l’autre, que nous pouvons construire quelque chose ensemble.
S’engager avec un autre pour toute la vie est un choix important. Ainsi, la communication, dès les premiers instants de notre amour, joue un rôle essentiel. Il est nécessaire de passer du temps ensemble à se parler, à s’écouter, à se découvrir. Il est bon de se poser certaines questions par rapport au projet de vie commune :
- Quelles sont nos aspirations les plus profondes ?
- Comment voyons-nous notre vie de famille ?
- Quelles sont les choses auxquelles nous tenons le plus ?
- Quel nombre d’enfants aimerions-nous avoir ?
Il est important de s’interroger sur son amour. Aimer vraiment, c’est aimer l’autre pour lui-même. C’est désirer son bonheur. Cela implique un choix libre : une décision. Aussi la bonne question serait non pas : « Est-ce que je l’aime ? » mais « Est-ce que j’ai le désir de l’aimer ? ». L’amour n’est pas tant un sentiment, qu’une décision, un choix, un « vouloir aimer » pour toute la vie.
Comment faire un choix éclairé ?
Pour que notre choix soit éclairé, il est bon qu’il soit fait sans contrainte, sans aveuglement… C’est pourquoi l’Église catholique demande aux jeunes de prendre un vrai temps de préparation au mariage et leur propose un accompagnement. Elle les invite aussi à s’abstenir de relations sexuelles pour qu’ils puissent choisir l’autre librement dans une plus grande clarté d’esprit et de cœur.
Tout cela pour vivre un plus grand amour ! S’ils vivent déjà en concubinage, elle leur conseille de regarder dans leur vie commune tout ce qui peut les empêcher de poser ce choix librement, et de vivre une période avant de se marier où ils pourront prendre les moyens d’une décision éclairée.
L’expérience montre qu’un mariage bien préparé est comme « une maison bâtie sur le roc ». Il ne faut pas hésiter à rencontrer un prêtre ou des couples qui peuvent proposer un accompagnement. Et Dieu, qui est à la source de tout amour, est là aussi pour nous y aider.
La prière peut-elle m’aider à décider ?

Un chrétien peut toujours demander à Dieu, dans la prière, de l’éclairer. Il ne recevra pas une révélation brutale mais il trouvera dans la prière à la fois la paix et le courage. La paix, pour se décider librement. Le courage, que ce soit pour s’engager ou pour rompre une relation plaisante mais sans véritable avenir.
La prière n’est pas faite pour compliquer le choix mais pour éclairer la conscience. Or, des fiancés doivent pouvoir se dire l’un et l’autre : « En conscience, je crois qu’ensemble, nous allons réussir ».
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Question brève
Couples : se redire oui le jour de la St Joseph ?
> Réponse de Fanny Chaligné, ancienne co-responsable de la pastorale familiale