Fête de la Croix Glorieuse

Fête du 14 septembre
Dans la liturgie actuelle, la fête de la Croix glorieuse se situe au terme d’un parcours spirituel de quarante jours commencé le 6 août à la fête de la Transfiguration. La liturgie offre ainsi comme un « carême d’été » qui permet un cheminement au cours duquel les chrétiens sont appelés à progresser pour entrer dans la sagesse de Dieu. Ces quarante jours, vécus à partir de la Transfiguration du Seigneur, sont l’occasion d’approfondir un aspect essentiel du mystère chrétien.
Mieux comprendre le sens de cette fête

Que nous apprend le langage de la Croix ? Le bois de la Croix rappelle le supplice du Seigneur et apparaît comme un symbole par excellence du Salut en marche. La Croix est le signe éminent de l’amour sauveur de Dieu qui donne sa vie, mais en même temps signe de victoire sur le péché, le mal et la mort, car ce don débouche sur la Résurrection et la gloire. Ainsi, les quarante jours qui conduisent de la Transfiguration à la fête de la Croix, nous incitent à changer notre regard sur la Croix pour y voir le désir de Dieu que « la vie surgisse à nouveau d’un arbre qui donnait la mort » (Préface).
Au lendemain de la Croix glorieuse, L’Église fête la compassion de Marie, Notre Dame des sept douleurs.
Source : liturgie.catholique.fr
Regarder la Croix, source de bénédiction et de salut
Comment la vie peut-elle jaillir de la mort ? La douceur de l'amertume ? La joie de la souffrance ? Autant de questions lancinantes qui parfois nous taraudent, quand nous ne préférons pas les oublier pour nous amarrer aux rives apparemment plus solides du quotidien.
L'Évangile nous ouvre une piste. La Croix ne devient salutaire que par le poids d'amour qui s'y révèle et s'y vit. "Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son fils unique, pour que tout homme qui croit en lui ne périsse pas mais ait la vie éternelle." L'amour vécu jusqu'au bout a pouvoir de sauver, réparer, investir de sens les réalités les plus âpres, illuminer les ténèbres les plus épaisses. Ce message, nous le savons, ne contredit pas le meilleur de nos expériences humaines mais les rejoint dans ce qu'elles ont de plus authentiques.
L'horizon cependant est exigeant, car il passe par la reconnaissance du mal, de la violence, de la mort à l’œuvre en nous et autour de nous. Il s'agit de "regarder" la Croix. Si le déni de notre misère, de notre péché nous évite un passage par la souffrance, il nous prive aussi de l'expérience du salut, du pardon à recevoir et à donner. Chemin vers la vie, la Croix n'en garde pas moins sa part de mystère à contempler dans la foi.
Source : Un article de Sœur Emmanuelle, ermite bénédictine à retrouver sur croire.la-croix.com
Comment Jésus nous a-t-il rachetés à la Croix ?
Un dessin animé qui met les enseignements de l’Église à la portée de tous. Animation proposée par le père J.M. Schwarz du diocèse de Vaduz (Principauté de Liechtenstein) et l'association KathMedia.
Émission Le Caté en 3 minutes de KTOTV
Retrouver les lectures de la messe de la fête de la Croix Glorieuse
sur www.aelf.org
Fête de la Cathédrale Sainte-Croix d'Orléans
Le nom Sainte-Croix de notre cathédrale est attesté dès le VIIème siècle, mais la tradition le fait remonter à Saint Euverte, 4ème évêque d’Orléans
Des reliques de la Sainte Croix sont présentes dans la cathédrale d’Orléans depuis dit-on Saint Euverte : les vitraux de la chapelle Sainte Hélène montre cette dernière offrant des reliques de la Sainte Croix à Saint Euverte. Ce qui est sans doute un anachronisme car Sainte Hélène est morte le 18 août 329, alors que la présence de Saint Euverte est attestée au concile de Valence en 374 : il est peu probable qu’ils se soient rencontrés, mais il est possible que l’évêque Saint Euverte, ancien sous-diacre de Rome, ait pu en obtenir.
Au Moyen-Age, la cathédrale, alors romane, a été un haut lieu de pèlerinage : les reliques de la Sainte Croix étaient exposées à la vénération des pèlerins sur un autel aujourd’hui visible dans le sous-sol archéologique.

La cathédrale possède des reliquaires de la Sainte Croix dont l’un d’entre eux (photo ci-contre) est exposé lors de la solennité de la dédicace de la cathédrale le 14 septembre, jour de la Croix Glorieuse.
A propos de croix...
Toutes les églises ont sur leurs piliers des croix peintes : ces croix rappellent le jour où l’église a été consacrée par l’évêque, qui a sur ces piliers tracé des croix avec du Saint Chrême.

Toutes les églises ? Non ! Une des 5 plus vastes cathédrales de France, Sainte-Croix d’Orléans, n’a aucune croix de consécration sur ces piliers. Cela date de Saint Euverte :
Saint Euverte, sous-diacre de Rome, passait par Orléans à la recherche de son frère et sa sœur enlevés pas des barbares. Or, en ce temps-là à Orléans, le peuple se déchirait pour élire un nouvel évêque et les évêques de la province étaient très inquiets. Euverte arrive un jour de grande prière pour la résolution de ce différend dans le peuple. Le lendemain, nouveau jour de grande prière à l’église : Euverte y participe. Une colombe resplendissante entre alors dans l’église et se pose sur la tête d’Euverte. Euverte la chasse, mais dès qu’il enlevait les mains de dessus la tête, la colombe s’y reposait. Le signe est évident : Euverte devient évêque d’Orléans.
Il fait agrandir l’église trop petite. Lors de la consécration, alors qu’il prononçait les prières, il eut la vision de la main de Dieu qui bénissait la cathédrale. Il arrêta la consécration en disant « cette cathédrale a été bénite de main de Dieu, elle ne le sera point de main d’homme. ». Depuis lors, les cathédrales successives n’ont jamais été consacrées par respect pour ce fait.
Au plus haut de l'édifice à 32 mètres au-dessus du sol, peinte sur la clé de voûte surplombant le maître-autel, une main bénissante (photo ci-contre) rappelle le miracle de cette consécration divine.
Aller plus loin
La fête liturgique de la Croix glorieuse le 14 septembre est l'occasion pour La foi prise au mot de revenir sur ce mystère de la Croix. Pour nos contemporains, et même au sein du peuple des baptisés, cette Croix soulève de nombreuses questions allant parfois jusqu'au rejet. Comment peut-on parler de Croix glorieuse alors qu'elle fut un instrument de supplice du Christ ? Après un XXe siècle marqué par d'atroces génocides, n'est-il pas outrancier d'attribuer à la Croix un symbole d'espérance et de gloire ?
Sur ce sujet épineux, le père Marc Fassier, délégué diocésain à la formation du diocèse de Saint-Denis, nous fait entrer dans une compréhension positive et profonde de cette fête. Il est accompagné de Benoît Bourgine, professeur de théologie dogmatique à l'Université catholique de Louvain (Belgique). Le regard pastoral et spirituel de l'un et l'approche théologique et pédagogique de l'autre, renouvellent la compréhension de cette fête liturgique.
La Croix glorieuse
Emission La Foi prise au Mot de KTOTV - 52min16
Plus sur la Croix Glorieuse
sur croire.la-croix.com
Voilà une fête bien étrange. Comment peut-on glorifier une croix ? La croix est un instrument de torture inventé par les hommes pour faire souffrir et pour faire mourir. Il faut bien le dire, la croix n’est pas à l’honneur de l’humanité qui l’a inventée.
Ce qui est extraordinaire c’est que cette croix a été visitée par Dieu. Jésus s’est laissé clouer à la croix. En recevant la visite de Dieu auquel elle n’était pas destinée, la croix a été transfigurée. Elle a été transfigurée par l’amour. En effet, Dieu seul pouvait faire d’un instrument de mort un instrument de vie. Dieu seul pouvait faire un instrument de haine un instrument d’amour. Voilà pourquoi cette croix est devenue notre gloire. Voilà pourquoi nous sommes fiers de la porter et de la fêter. Ce que nous fêtons, c’est l’amour de Dieu qui est allé jusque-là, cet amour inconditionnel capable de tout transformer.
Chacun de nous porte une croix. Cette croix peut être extrêmement lourde. Mais nous croyons à cet amour de Jésus qui est capable de tout transformer, de tout transfigurer. Jésus porte avec nous notre croix quel qu’en soit le poids car rien ne peut rebuter son amour. [Et il nous invite à] nous porter aussi les uns les autres. La faiblesse ne nous empêche pas d’aimer et de nous aimer. Notre vocation c’est l’amour et il n’existe pas de handicap qui nous empêche d’aimer.
Source : Homélie de l’Office de la Croix glorieuse par Monseigneur Aupetit