Les Actes des Apôtres
Le livre des Actes des Apôtres est un livre du Nouveau Testament qui vient après les quatre Évangiles. Il aconte les événements qui ont eu lieu après la résurrection du Christ en mettant en avant deux personnages fondamentaux, Paul et Pierre.
Le récit des Actes des Apôtres rapporte l’histoire des premières communautés chrétiennes et montre l’action de l’Esprit Saint à travers tous les obstacles humains. Il débute avec l’Ascension puis relate comment, à partir de la Pentecôte, l’Église s’est développée. Ce n’est pas seulement un document historique, il constitue le maillon indispensable entre les évangiles et les premiers écrits apostoliques. Les Actes des Apôtres sont visiblement attentifs à l’espace géographique et humain où se répand la Parole de Dieu et c’est à la lumière de la foi qu’ils interprètent les récits qu’ils racontent.
Le livre des Actes des Apôtres montre comment le message évangélique s'est diffusé partout dans le monde connu d'alors. Ce livre de Saint Luc ouvre la voie au programme que la communauté des croyants de tous les temps doit réaliser : annoncer l’Évangile de Jésus-Christ à l'ensemble de l'humanité jusqu'aux extrémités de la terre.
Pourquoi faut-il lire les Actes des Apôtres? - "Ce sont vraiment les débuts de l'Église qui sont racontés"
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Les Actes des Apôtres commentés en vidéos
par les dominicains de Belgique
Pour aller plus loin
Le texte des Actes des Apôtres fait largement intervenir Paul dans son récit. Comment est-il présenté ? Que dire du Paul des Actes des Apôtres ? Une spécialiste répond à ses questions : Odile Flichy, enseignant au Centre Sèvres à Paris et auteur de « La Figure de Paul dans les Actes des Apôtres » aux éditions du Cerf.
Paul dans les Actes des Apôtres
Émission de KTO - 25min37
"Paul, prisonnier du Christ". Cette expression renvoie plus à l'image sombre de la geôle, qui serait emprunte de pessimisme, qu'à la liberté des enfants de Dieu. Comment comprendre cette expression qui constitue pour l'Apôtre un titre de gloire ? Quelle est cette prison ? Le Christ serait-il un geôlier ? Et nous, chrétiens, peut-on dire aussi que nous sommes " prisonniers du Christ " ? Intervenants : le Père Michel Quesnel, oratorien et exégète, et Roselyne Dupont-Roc, exégète.
Paul, prisonnier du Christ
Émission La Foi prise au mot de KTO - 53min04
A Athènes, Paul prend la parole parmi d’autres prédicateurs. Il prêche une autre conception de Dieu et de la résurrection que les Grecs ne comprennent pas. Paul axe alors ses prêches sur la théologie de la Croix.
Nouveauté de la prédication de Paul à Athènes
Émission : Sur les pas de saint Paul de Cfrt Productions - 6min15
Pour creuser les Actes de Apôtres
>> Le Collège des Bernardins vous propose de nombreuses conférences
>> Quelques articles de croire.la-croix.com
- - Portrait de saint Paul
- - Saint Paul, ébloui par le Christ réssuscité
- - Saint Paul, un voyageur infatigable
- - L'Esprit saint, au coeur de l’œuvre de Luc
- - La conversion de Paul
>> Éclairage sur la conversion de Saint Paul sur eglise.catholique.fr
Commentaires de passage des actes des Apôtres
Philippe et l’intendant de la reine d’Éthiopie - Commentaire des Actes des apôtres, chapitre 8, 26-40
Le synode nous invite à cheminer et dialoguer avec les personnes auxquelles nous ne nous adressons pas habituellement. Dans ce passage des Actes des apôtres Philippe montre l’exemple : il va rejoindre sur la route un dignitaire de la reine d’Éthiopie et le dialogue s’engage.

L'histoire est simple. Philippe, évangéliste itinérant de la Samarie, rencontre un dignitaire de la cour d’Éthiopie. Ils conversent au sujet d’un texte biblique, puis à la demande du dignitaire, Philippe le baptise et le quitte. Mais Luc montre le côté surprenant de cette rencontre. Cette rencontre ne se fait pas n’importe comment, le dignitaire n’est pas n’importe qui et ne vient pas de n’importe où.
La rencontre ne se fait pas n’importe comment..
C’est l’ange du Seigneur qui inspire à Philippe de se rendre sur la route de Gaza à midi, endroit désert exposé à la chaleur du jour. Et cependant un chariot s’avance avec un homme à son bord. A la fin de l’entretien, l’Esprit du Seigneur enlève Philippe qui poursuivra sa mission vers la côte. Le lecteur comprend que Dieu n’est pas étranger à cette rencontre.
Le dignitaire n’est pas n’importe qui...
Ministre des finances de la cour d’Éthiopie il possède un chariot et lit un manuscrit, il est donc puissant, riche et cultivé. Mais c’est un eunuque et la société antique méprise les eunuques. Israël les considère comme impurs, ne les admet pas dans les assemblées et dans le Temple, ils restent dans la cour des païens. Et donc l’éthiopien n’a pu trouver à Jérusalem quelqu’un pour le guider dans sa lecture. Philippe va le faire en lui expliquant que le passage d’Isaïe 53 qu’il est en train de lire se rapporte à Jésus, mort innocent. Pour les premiers chrétiens, c’est à partir de la vie et de la mort violente du Christ que l’Ancien Testament prend son sens. L’eunuque découvre alors la signification de l’Écriture et en recevant le baptême, il est intégré au peuple de Dieu.Cet homme ne vient pas de n’importe où : l’Éthiopie au Ier siècle représente le bout du monde.
Luc propose à ses lecteurs d’imiter un disciple qui témoigne du Christ Ressuscité "à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre" (Actes 1,8) et même dans une rencontre surprenante.
D.V.
Source : Catho 45 n°10
L'apôtre Paul à Athènes - Commentaire des Actes des apôtres, chapitre 17, 16-34
Il y a près de 2000 ans, l’apôtre Paul se déplaçait à la rencontre des Juifs et des païens. Il était parfois confronté à des oppositions, au refus d’entendre ce qu’il annonçait. Le livre des Actes des Apôtres rapporte ce qui s’est passé à Athènes.
Aller à la rencontre de personnes diverses, les écouter, n’est-ce pas ce qui nous est proposé dans ce temps de « consultations » du Synode ?

Paul se déplace pour aller à la rencontre de communautés juives, pour leur annoncer la Bonne Nouvelle : Christ est ressuscité… Après la ville de Philippes (Actes 16), puis Thessalonique (Actes 17), il arrive à Athènes pour « adresser la parole aux Juifs dans la synagogue » ; c’était la coutume de laisser le Juif de passage prendre la parole ; Jésus lui-même l’avait pratiqué (Mt 9,35 par exemple).Paul s’adresse aussi, « chaque jour, sur la place publique, à tout venant ». « Il y avait même des philosophes qui s’entretenaient avec lui » (Ac 17, 18). Mais, les paroles de Paul, étrangères à leur culture, leur posaient question, et il en résultait une certaine incompréhension. Ils décidèrent alors de le conduire devant l’Aréopage, le Haut Conseil de la ville qui tenait ses séances sur cette colline d’Athènes.
Devant l’Aréopage, Paul prend d’abord en compte quelques réalités de leur ville, ce que ses auditeurs peuvent apprécier. Un pas est rapidement franchi dans son exposé quand il fait part de l’inscription observée « Au dieu inconnu … ce que je viens, moi, vous annoncer » (Ac 17,23) Il fait alors référence à quelques points importants du judaïsme, en donnant son interprétation, et en montrant le lien avec sa propre foi. Il est écouté et il poursuit. Quand il prononce les mots de « résurrection des morts » (Ac 17,32), son public réagit : « …les uns se moquaient, d’autres déclarèrent « nous t’entendrons là-dessus une autre fois. », une façon d’exprimer leur désaccord. Ces propos mettent fin à la rencontre. « Certains pourtant s’étaient attachés à lui et étaient devenus croyants » (Ac 17,34 ).
Ce récit nous concerne-t-il ? Quel message apporte-t-il ?
Paul se déplace pour porter la Bonne Nouvelle ; il essaie de s’adapter à ses auditeurs ; et il a parfois rencontré des difficultés, des incompréhensions, des échecs. Alors ne nous étonnons pas si nos rencontres ne se déroulent pas selon notre projet initial. Pensons aussi qu’un certain temps est souvent nécessaire pour permettre à la personne rencontrée de s’exprimer ; nous avons essentiellement à l’écouter, avant un vrai dialogue, quand il s’avère possible. Et n’oublions pas, au-delà du ressenti immédiat, que la rencontre aura peut-être porté ses fruits autrement…
Bon courage pour oser les rencontres, et, comme Paul, nous adapter aux personnes rencontrées, accepter les échecs éventuellement, sans nous décourager, et repartir…
M-T.P.
Source : Catho 45 n°11

La conversion de Saint Paul
De persécuteur à apôtre des nations : une rencontre décisive
Actes des apôtres, chapitre 9, 1-20 ; chapitre 22, 3-16 ; chapitre 26, 9-18
Sur le chemin de Damas, saint Paul vit une rencontre avec le Christ qui le convertit, change de façon spectaculaire le sens de sa vie.
Les Actes des Apôtres relatent à trois reprises l’expérience éblouissante faite par Saoul. C’est dire l’importance de cet événement. Dans le troisième récit - Ac 26, 9-18 - c’est Paul qui raconte et non plus Luc, le narrateur.
Saoul débordant de zèle pour les traditions de ses pères persécutait les chrétiens avec frénésie, cherchant à les détruire, les poursuivant jusque dans les villes étrangères. Infidèles en suivant le Christ, pour ce jeune pharisien intégriste, ils méritent la mort. En route pour Damas où certains ont fui la persécution, il voit venant "du ciel une lumière plus resplendissante que le soleil l’envelopper" ainsi que ses compagnons. Il entend, lui seul, une voix : "Saoul, Saoul, pourquoi me persécuter ? Il t’est dur de te rebiffer contre l’aiguillon ! Et Saoul de dire "Qui es-tu Seigneur ?" La voix : "Je suis Jésus, c’est moi que tu persécutes.
S’ensuit l’annonce de sa mission auprès des païens pour leur ouvrir les yeux, les détourner des ténèbres vers la lumière. Paul est entré dans la lumière, en un instant a vu ce qu’il rejetait et compris pour toujours : le Christ et les chrétiens ne font qu’un. Cette rencontre de Jésus est au fondement de ce que Paul va déployer dans sa mission et exprimer dans ses épîtres : "Vous êtes le Corps du Christ, les membres de son corps ; c’est lui la tête. Quels membres pourraient vivre sans la tête ? Tout mal fait à un membre, fait souffrir le corps entier, le Christ-Tête."
Christ est lumière pour nous comme pour Paul, comme pour tout homme. Demandons Lui d’ouvrir noss yeux.
Faisons mémoire de nos rencontres avec le Seigneur. Moins spectaculaires, elles ont aussi marqué notre vie, orienté notre chemin. Remercions le Seigneur.
Le retournement de Paul manifeste l’œuvre de Dieu, la force de sa grâce. Soyons attentifs aux merveilles que Dieu opère autour de nous, soyons dans l’espérance et rendons grâces.
Françoise Lesavre
Source : Catho 45 n°12
Pierre chez le centurion Corneille - Commentaire des Actes des apôtres, chapitre 11
Nouvelles fraternités pour les premiers chrétiens
Ce chapitre majeur du livre des Actes des Apôtres, montre que, malgré leurs fortes réticences, les premiers juifs chrétiens ont finalement compris que chaque personne, de quelque origine qu’elle soit, a la même importance aux yeux de Dieu.

Luc nous mène d’abord à Césarée où le centurion Corneille, romain pieux, a la vision d’un ange qui lui apprend que "ses prières et ses aumônes sont montées devant Dieu" et lui demande de faire venir chez lui Pierre qui est à Joppé. Or Pierre, juif, ne peut se rendre chez un non juif sans enfreindre la loi juive.
Puis, dans une scène assez incompréhensible pour nous, Luc nous montre Pierre à Joppé qui, en prière, a la vision d’une toile qui descend du ciel et contient pêle-mêle les animaux que les juifs peuvent manger et ceux dont ils doivent s’abstenir selon la Loi. Une voix lui dit "Immole et mange" (cf. Lévitique 11). Pierre scandalisé refuse : la scène se répète trois fois. A ce moment, on l’avertit que des envoyés de Corneille l’invitent à se rendre chez leur maître.
Pierre, tourmenté par cette vision, se rend chez Corneille qui se jette à ses pieds (attitude qui signifie adoration ou infini respect). Mais l’apôtre arrête son mouvement en déclarant qu’il n’est qu’un homme lui aussi. A ce moment, il comprend, sous l’action de l’Esprit, que les animaux purs et impurs mélangés dans la toile sont le symbole de la manière dont les juifs et les non juifs doivent vivre ; ensemble et non plus séparés, car Dieu ne fait pas de différence entre les personnes qui croient en lui et pratiquent la justice comme il est dit dans l’Écriture. Pierre, constatant que Corneille et sa maison ont reçu l’Esprit saint comme les Apôtres à la Pentecôte, les baptise au nom de Jésus Christ.
Plus tard, devant la communauté de Jérusalem, Pierre, critiqué pour son attitude qui choque les chrétiens juifs observant scrupuleusement la Loi, répondra "Si Dieu leur a accordé le même don qu’à nous... qui étais je moi pour faire obstacle à Dieu ?"
Ne faisons-nous pas "obstacle à Dieu" par nos jugements, nos a priori, nos habitudes, nos rejets ? Comme Pierre, il nous faut comprendre que Dieu ne fait pas de différence entre les personnes et que Sa Vie est offerte à tous.
D.V.
Source : Catho 45 n°13
Comment l’Esprit ouvre l’avenir - Commentaire des Actes des apôtres, chapitre 15
An 49 à Jérusalem, un tournant décisif dans notre histoire chrétienne : tout aurait pu s’arrêter là ! Un bel exemple de discernement communautaire !

A Antioche, au retour de leur premier voyage missionnaire, Paul et Barnabé racontent "tout ce que Dieu a réalisé avec eux et comment il a ouvert aux païens la porte de la foi." Ac 14,28. Mais des Judéens venus de Jérusalem montent à Antioche pour endoctriner les frères. "Si vous ne vous faites pas circoncire selon la règle de Moïse, vous ne pouvez être sauvés."
De telles déclarations jettent le trouble et entraînent discussion et grave conflit entre croyants. L’enjeu est considérable : qui sauve ? le Christ ou la Loi ancienne ? Si c’est la loi, nul besoin du Christ ! Sa mort et Résurrection sont inutiles. Et pourquoi le Christ ?
Paul et Barnabé sont envoyés à Jérusalem trouver les apôtres pour régler ce différend.
Des frères issus du pharisaïsme soutiennent qu’il faut circoncire les païens et leur prescrire d’observer la loi de Moïse. Pierre rappelle comment les premiers païens sont devenus chrétiens à l’annonce de l’Évangile et en recevant l’Esprit saint avant même le baptême ! Pourquoi leur imposer un joug que ni leurs pères ni eux n’ont été capables de porter ? L’argument principal est : "c’est par la grâce de Jésus que nous avons été sauvés, exactement comme eux !"
Le témoignage de Paul et Barnabé sur les signes et prodiges que Dieu a accomplis chez les païens emporte la décision.
Jacques, premier évêque de Jérusalem, tranche : "Écoutez-moi. Simon a rappelé comment dès le début Dieu a choisi parmi les nations païennes un peuple à son nom... Je suis d’avis de ne pas accumuler les obstacles devant les païens qui se tournent vers Dieu..."
Une lettre est rédigée avec l’accord de tous les participants et remise à des délégués, députés à Antioche pour communiquer aux chrétiens les décisions de l’assemblée.
Cet événement est éclairant pour nous aujourd’hui. Il invite à discerner dans les événements la direction à prendre pour marcher, en allant de l’avant, en acceptant de lâcher des habitudes et usages qui nous tournent en arrière sur un passé révolu, même si en son temps il a été bon !
Il nous invite à écouter l’Esprit à l’œuvre aujourd’hui comme hier. À travers les signes des temps, que dit l’Esprit à l’Église, que nous dit l’Esprit ?
Demandons avec confiance la grâce de l’écoute et du discernement pour travailler à la propagation de la Bonne Nouvelle pour le règne du Dieu d’amour.
Françoise Lesavre
Source : Catho 45 n°14